L'aide médicale à mourir pour les personnes vivant avec des troubles mentaux : une analyse thématique qualitative

L'aide médicale à mourir pour les personnes vivant avec des troubles mentaux : une analyse thématique qualitative
Des travaux importants sur un sujet complexe

Alors que le Canada s’apprête à lever l’exclusion qui empêche les personnes dont le trouble mental est le seul problème médical invoqué d’avoir accès à l’option d’aide médicale à mourir, cette question demeure un sujet complexe et sensible qui divise. Or, des travaux récents de l’équipe de l’Unité de recherche en éthique pragmatique de la santé de l’IRCM, dirigée par Dr Eric Racine, se sont penchés sur la question cruciale des préoccupations éthiques, cliniques et scientifiques en lien avec l’aide médicale à mourir pour les personnes vivant avec un trouble mental. Dans un vaste exercice de revue de littérature mené par Caroline Favron-Godbout, candidate au doctorat en bioéthique à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, l’équipe a cherché à comprendre la nature de ces inquiétudes ainsi que les pistes de solutions proposées pour aborder ces préoccupations.

Le projet
Cette revue de littérature s’inscrit dans un projet de recherche qui implique des personnes vivant avec des troubles mentaux, des proches, des professionnel.le.s de la santé et d’autres acteurs-clés et actrices-clés dans la co-construction d’un guide d’accompagnement abordant certaines préoccupations importantes concernant à l’aide médicale à mourir en santé mentale. 


Des préoccupations de nature très variée
Ces préoccupations, nombreuses et diversifiées, face à l’accès à l’aide médicale à mourir dans ce contexte, ont été réparties en cinq catégories, selon autant de contextes :

1)  En société, 2) Dans le système de santé, 3) À travers le continuum de soins, 4) Dans les discussions concernant l’aide médicale à mourir, 5) Dans les pratiques d’aide médicale à mourir. Par exemple, au niveau des préoccupations sociétales, on retrouve notamment des préoccupations touchant à la stigmatisation vécue au quotidien par les personnes vivant avec des troubles mentaux, de même que la responsabilité sociétale d’aider ces personnes à vivre avec leur condition prioritairement sur les aider à mourir. Dans le contexte des discussions concernant l’aide médicale à mourir, on rapporte que les personnes vivant avec des troubles mentaux pourraient ne pas être prises au sérieux advenant qu’elles demande une aide médicale à mourir, et qu’il peut être difficile pour les professionnel.le.s de la santé de recevoir et d’accueillir les demandes d’aide médicale à mourir, particulièrement si cette pratique ne s’accorde pas avec leurs valeurs. 
Parmi les pistes de solutions évoquées et documentées, mentionnons l’amélioration de l’accès aux soins et services de santé mentale, le soutien social offert aux personnes vivant avec des troubles mentaux et la mise en place de processus qui visent à aider la personne à aller mieux en parallèle de l’évaluation de sa demande d’aide médicale à mourir.

Les conclusions
Les préoccupations concernant les pratiques d’aide médicale à mourir sont les plus fréquemment rapportées, par exemple en ce qui a trait à l’évaluation des demandes, à la qualité des processus d’évaluation, aux répercussions sur les personnes concernées. Cependant, certaines de ces préoccupations pourraient être allégées ou dissipées par l’apport d’informations supplémentaires et le dialogue.


Remerciements
Ces travaux ont pu être réalisés grâce au Fonds de recherche du Québec – Santé, au Réseau québécois sur le suicide les troubles de l’humeur et les troubles associés, à l’équipe de l’Unité de recherche en éthique pragmatique de la santé et aux collaborateurs et collaboratrices consulté.e.s dans le cadre de cette revue : Catherine Perron, Jocelyne Saint-Arnaud, Simon Courtemanche, Luc Vigneault et Julie Lafond.
 

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