
Nouvelle cible pour éliminer les cellules cancéreuses du sein en dormance
De gauche à droite : Islam Elkholi et Jean-François Côté
Une étude menée par des chercheurs de l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) offre un nouvel espoir de comprendre et de limiter la récurrence métastatique du cancer du sein.
Le cancer du sein est l'une des formes les plus courantes de cancer et la deuxième cause de décès par cancer chez les Canadiennes. Environ une patiente sur quatre, atteinte d'un cancer du sein, connait une récidive métastatique, des mois voire des années après le diagnostic et le traitement initiaux. Ces récidives surviennent lorsque les cellules cancéreuses se propagent du sein vers des organes distants, où elles restent en dormance avant de se réactiver. Le développement de stratégies visant à éliminer ces cellules avant qu'elles ne se réveillent est ainsi crucial.
Dans cette nouvelle étude publiée dans Cancer Research, l'équipe du Dr Jean-François Côté, directeur de l'Unité de recherche sur l'organisation du cytosquelette et la migration cellulaire à l'IRCM, a identifié une cible thérapeutique prometteuse : la protéine PIK3C3. Les résultats révèlent que PI3KC3 est essentielle à la survie des cellules cancéreuses dormantes. En ciblant cette protéine, les chercheurs ont pu éliminer ces cellules dormantes avant qu'elles ne déclenchent une rechute métastatique.
Les métastases du cancer du sein restent l'un des plus grands défis pour les patientes atteintes d'un cancer du sein. Comprendre comment prévenir ce processus est essentiel pour améliorer la survie des patientes atteintes d'un cancer du sein, explique le Dr Côté.
L'identification des facteurs qui permettent aux cellules cancéreuses de survivre pendant la phase de dormance, comme PIK3C3, guiderait les essais cliniques émergents qui étudient les possibilités thérapeutiques pour les patientes atteintes d'un cancer du sein qui risquent de développer des rechutes métastatiques, a ajouté le premier auteur, le Dr Islam Elkholi, maintenant boursier postdoctoral à l'Université McGill.
Une collaboration de grande envergure
Cette étude a pu être menée à bien grâce à des collaborations avec des institutions de recherche de premier plan, notamment l'Université McGill, l'Université de Toronto au Canada, ainsi que l'Albert Einstein College of Medicine, le Lee Moffitt Cancer Center & Research Institute et le Fred Hutchinson Cancer Center aux États-Unis.
Remerciements
Cette recherche a été soutenue par un financement généreux de la Société de recherche sur le cancer (Canada), des Instituts de recherche en santé du Canada, du programme des chaires de recherche du Canada et des National Institutes of Health/National Cancer Institute aux États-Unis, ainsi que par un soutien philanthropique de la Fondation IRCM, notamment la Chaire de recherche Transat sur le cancer du sein et la Chaire Alain-Fontaine sur la recherche sur le cancer.
Cibler la dépendance de la signalisation PIK3C3-mTORC1 dans le cancer du sein sujet à la dormance : lien vers l'article complet