Une avancée nouvelle d’une équipe de l'IRCM ouvre la voie vers de nouvelles thérapies pour les maladies auto-immunes

Une avancée nouvelle d’une équipe de l'IRCM ouvre la voie vers de nouvelles thérapies pour les maladies auto-immunes

Une équipe de l’Institut de recherches cliniques de Montréal a récemment publié une importante étude qui pourrait apporter de nouvelles perspectives thérapeutiques dans le domaine de l'immunologie. 

Dirigée par Woong-Kyung Suh, directeur de l'Unité de recherche sur la régulation immunitaire de l'IRCM et publiée dans Life Science Alliance, l'étude apporte un nouvel éclairage sur le rôle critique de la protéine ICOS dans la réponse immunitaire, notamment dans le développement de certaines maladies auto-immunes.

En effet, les personnes dépourvues d'ICOS développent parfois des symptômes auto-immuns tels que dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, une maladie où le système immunitaire génère des anticorps qui attaquent les cellules saines des articulations. 

Ce que nous savons du système immunitaire
Depuis des décennies, la communauté scientifique étudie le rôle central du système immunitaire dans la protection de l'organisme contre les menaces, grâce à un réseau complexe et intégré de cellules, d'organes, de protéines et de tissus. Les globules blancs (dits leucocytes) sont les agents du système immunitaire à qui reviennent la tâche importante de détecter et de neutraliser les menaces, qu'il s'agisse d'agents infectieux tels que les pathogènes et les virus, de toxines ou de tout corps étranger potentiellement dangereux. Parmi les globules blancs, les lymphocytes jouent un rôle clé : les cellules B produisent des anticorps et les cellules T auxiliaires guident les cellules B dans cette tâche. 

Les réactions auto-immunes se produisent lorsque le système immunitaire confond ses propres cellules avec des agents pathogènes dangereux. Bien que les connaissances scientifiques sur le système immunitaire aient considérablement progressé au cours des dernières décennies, de nombreux mécanismes sous-jacents de ce phénomène sont encore mal compris, en particulier lorsqu'il s'agit de déterminer les causes des réactions auto-immunes défectueuses.


Un nouvel éclairage sur le rôle de la protéine ICOS
En menant diverses expériences dans un modèle préclinique très similaire au système immunitaire moléculaire humain, l'équipe a mis en lumière un mécanisme sous-jacent de la production d'auto-anticorps, des anticorps qui attaquent les cellules propres à l'organisme, augmentant ainsi les risques de développer des maladies auto-immunes. 

En utilisant ce modèle, l'équipe a désactivé ICOS tout en stimulant les cellules immunitaires par une infection et a observé une production plus importante d'auto-anticorps, en grande partie due à une diminution du nombre de cellules T activées appelées "cellules Tfr".  Les observations de l’équipe ont montré que l'ICOS est nécessaire à la maturation des cellules T précurseurs en cellules Tfr pleinement fonctionnelles. Ces cellules Tfr suppriment alors les cellules B qui produisent des auto-anticorps liés à la maladie.

Maintenant que nous savons que le maintien de niveaux élevés de cellules Tfr pleinement fonctionnelles aide à contrôler la production d'auto-anticorps pathologiques, la prochaine étape pour nous est d'essayer de trouver un médicament qui pourrait stimuler la production de ces cellules Tfr lorsque l'organisme ne peut pas le faire. L’exploration de cette voie thérapeutique est maintenant à notre portée, explique le Dr Suh.

Remerciements
L'étude a été menée par Vincent Panneton (premier auteur) durant son doctorat à l’IRCM et trois doctorants actuels, Antoine Bouchard, Saba Mohammaei, Nikoletta Diamantopou. Cette recherche a été financée par les IRSC (subvention de fonctionnement) et le FRQS (bourse de Vincent Panneton et Antoine Bouchard).
 

Retour à la liste des nouvelles

Infolettre

Découvertes,
évènements et plus

Je m’inscris

Fondation de l'IRCM

Faites partie de la
solution

Soutenir la recherche