Festin ou Fausse: Les lipides alimentaires et les édulcorants artificiels comme modulateurs de l’immunité  

(Titre traduit. Cette conférence aura lieu en anglais.)

Julianna Blagih, PhD
Professeure sous octroi adjointe
Centre de Recherche de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont,
Département d’obstétrique et de gynécologie
Département de pathologie et de biologie cellulaire
Université de Montréal

L'hôte de cette conférence est Javier Di Noia, PhD. Cette conférence s’inscrit dans le calendrier 2025-2026 des conférences IRCM.

À propos de cette conférence

Les habitudes alimentaires ont profondément évolué au cours du dernier siècle, marquées par une consommation accrue d’aliments ultra-transformés et par la diversité des régimes nutritionnels. Bien qu’il soit largement reconnu que l’alimentation influence la santé humaine, ses effets précis sur le fonctionnement du système immunitaire demeurent encore partiellement compris. Parmi les principaux composants alimentaires, les lipides représentent un nutriment particulièrement controversé. Bien que traditionnellement perçus comme néfastes, les graisses varient sur le plan structurel et fonctionnel, et les acides gras saturés à chaîne moyenne et longue exercent des effets biologiques distincts.
Nos études démontrent que la modulation du type de graisse alimentaire peut altérer les réponses des cellules B et influencer la progression du lymphome des cellules B.
Inversement, dans la quête de la gestion du poids, l’usage répandu des édulcorants artificiels a introduit de nouveaux signaux métaboliques susceptibles d’affecter également l’immunité. Nous avons observé que le sucralose modifie la différenciation des cellules T CD8⁺ et diminue leur activité antitumorale, tout en favorisant l’expansion des cellules T régulatrices et la tolérance aux greffes.
Dans l’ensemble, ces résultats soulignent que les composants alimentaires — qu’il s’agisse de lipides ou d’édulcorants non nutritifs — peuvent constituer de puissants modulateurs des réponses immunitaires. Selon le contexte, de telles interventions alimentaires peuvent être exploitées à des fins thérapeutiques ou s’avérer préjudiciables à l’immunité de l’hôte.

À propos de Julianna Blagih

Julianna Blagih est immunologiste et a obtenu son doctorat sous la direction du Dr Russell Jones à l’Université McGill, où elle a étudié la manière dont les capteurs de nutriments — notamment la voie LKB1-AMPK — et le microenvironnement nutritionnel influencent le métabolisme et la fonction des cellules T.
Elle a ensuite poursuivi sa formation postdoctorale au Royaume-Uni sous la supervision de la Professeure Karen Vousden à l’Institut Francis Crick de Londres. Au cours de ce stage postdoctoral, la Dre Blagih a approfondi son expertise en immunométabolisme et en immunologie du cancer, en s’intéressant particulièrement à la façon dont certaines mutations spécifiques aux tumeurs modulent le microenvironnement tumoral et la réponse immunitaire antitumorale.
Ses travaux se sont ensuite élargis au domaine de la nutrition et à son influence sur le système immunitaire, notamment la manière dont les édulcorants — tels que le fructose et les édulcorants artificiels non nutritifs — peuvent agir comme immunomodulateurs de l’immunité innée et adaptative.
En 2023, la Dre Blagih s’est jointe à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à titre de professeure adjointe. Le laboratoire Blagih se consacre à l’étude de l’influence des microenvironnements nutritionnels, du métabolisme cellulaire et des expositions alimentaires sur la fonction des cellules immunitaires dans les contextes du cancer et des réponses inflammatoires.

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