Le 12 sept. 2022
De 11h30 à 12h30
(Titre traduit. Cette conférence aura lieu en anglais.)
Catherine Field, PhD
Professeure titulaire
Département des sciences de l’agriculture, de l’alimentation et de la nutrition
Faculté des sciences de l’agriculture, de la vie et de l’environnement
Université de l’Alberta
Cette conférence est organisée par May Faraj, PhD. Elle s’inscrit dans le calendrier 2022-2023 des conférences IRCM.
En présentiel :
Auditorium de l'IRCM
Accès par le 110, avenue des Pins O, H2W 1R7 Montréal
Port du masque obligatoire en tout temps
En ligne :
Lien Zoom : https://zoom.us/j/95269762104
ID : 952 6976 2104
Code : 476372
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À propos de la conférence :
Chez les femmes canadiennes, le cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué et la deuxième cause de décès par ce type de maladie. L'acide docosahexaénoïque (DHA) est un acide gras oméga-3 polyinsaturé à chaîne longue (LCPUFA n-3) qui démontre une efficacité à réduire la prolifération des cellules du cancer du sein. La façon dont il améliore l'efficacité de la chimiothérapie standard et les mécanismes impliqués n'ont pas encore été établis. L'objectif global de notre programme de recherche est de déterminer l'efficacité du DHA dans le traitement du cancer du sein. Via une série d'expériences in vitro et in vivo utilisant des cellules immortalisées de cancer du sein, nous avons cherché à établir l'efficacité du DHA et les mécanismes par lesquels un prétraitement des cellules du cancer du sein avec cet acide gras permet d'améliorer l'action de la chimiothérapie. Nous avons tout d’abord démontré que, chez les lignées cellulaires de cancer du sein, le DHA est incorporé de manière différente dans les membranes de cellules entières et dans les radeaux lipidiques : l’incorporation était plus élevée chez la lignée MDA-MB-231 du cancer du sein triple négatif par rapport aux cellules MCF-7 positives pour le récepteur de l’œstrogène. Le traitement par chimiothérapie à la doxorubicine (DOX) n’a pas affecté cette incorporation. Des analyses par micropuces ont révélé que, chez les cellules MDA-MB-231 traitées au DHA+DOX, l’expression des gènes liés à l’apoptose (RIPK1, Caspase-10) était augmentée et celle des gènes liés au cycle cellulaire (Cycline B1, WEE1, Cdc25C; P<0,05 pour tous), diminuée. Des souris nourries avec une diète comprenant 2,8% m/v de DHA et traitées avec 5 mg/kg de DOX ont présenté des tumeurs MDA-MB-231 50% plus petites que les souris maintenues en condition normales (0% de DHA), de même qu’une plus forte expression des protéines apoptotiques (Caspase-10 et Bid) et une diminution des protéines du cycle cellulaire (Cycline B1 et Cdc25c; P<0,05). Les lignées immortalisées ne représentent pas adéquatement l’hétérogénéité observée chez les tumeurs humaines; ainsi, les xénogreffes dérivées de patients (PDX) constituent un nouveau modèle pour étudier l’efficacité des traitements. Les souris porteuses de PDX MAXF574 de cancer du sein triple négatif et maintenues sur une diète comprenant 2,8% m/v de DHA combinée à 5 mg/kg de docetaxel (TXT) ont présenté une baisse de 57% du poids des tumeurs en comparaison aux souris nourries avec une diète normale (P<0,004) et de 64% par rapport à une diète normale + TXT (P<0,01). Le traitement combiné DHA+TXT a engendré une hausse de l’expression des protéines proapoptotiques RipK1 et Bid, une baisse de l’expression du marqueur de prolifération Ki67 et des protéines Bcl2 et Parp, ainsi qu’une augmentation de l’arrêt du cycle cellulaire en comparaison aux souris témoins ou aux témoins + TXT (P<0,05). Les deux forms de DHA ont stimulé la formation de tissue nécrotique et ont diminué l’expression de la protéine NFKB par rapport aux tumeurs témoins; cependant, seule la combinaison HDHA+TXT a augmenté l’expression des protéines liées à la nécroptose, soit RIPK1, RIPK3 et MLKL (P<0,05). Par la suite, nous avons transposé ces observations en milieu clinique pour déterminer l’efficacité d’une supplémentation de 4,4 g/jour en DHA chez des femmes traitées par une chimiothérapie néoadjuvante. Une étude clinique randomisée et contrôlée contre un placebo a reçu l’approbation éthique et de Santé Canada; le recrutement de patientes, qui se terminera en juin 2023, a permis d’inscrire 76 femmes à l’étude jusqu’à maintenant. Les femmes qui participeront à l’étude ont un âge moyen de 52 ans et un IMC = 28,5 ± 1,0. La moitié d’entre elles sont en stade post-ménopause et, au départ, elles présentaient un taux de DHA de 2,3 ± 0,1% au niveau de leur phospholipides plasmatiques. Bien que l'étude clinique ne sera pas complétée avant la mi-octobre, des données seront disponibles à partager. Cette étude nous a également permis d’évaluer l’effet du DHA sur les fonctions immunitaires. En résumé, nos observations ont fourni de fortes preuves pré-cliniques de l’efficacité du DHA, en combinaison avec les chimiothérapies, à contrer la croissance des cellules du cancer du sein. Les mécanismes d’action sous-jacents incluent une augmentation de l’apoptose, de la nécroptose et de l’arrêt du cycle cellulaire, ainsi qu’une diminution de la prolifération cellulaire. Ensemble, les données obtenues dans le cadre de ces recherches détaillent le rôle du DHA dans un contexte néoadjuvant qui, selon nous, sera confirmé lors de l’étude clinique.
À propos de Catherine Field, PhD :
La Dre Catherine Field est une diététiste diplômée qui a entamé sa carrière universitaire à l’Université de l’Alberta en 1991. Son programme de recherche porte sur l'effet de la nutrition sur le développement du système immunitaire et le rôle de certains acides gras dans le traitement du cancer du sein. Titulaire d'une chaire de recherche du Canada de niveau 1 en nutrition et métabolisme humains, elle est membre de l'Académie canadienne des sciences de la santé et de la Société canadienne de nutrition. Elle a publié plus de 290 articles dans des revues à comité de lecture et a été invitée plus de 210 fois dans le monde entier à présenter ses travaux de recherche.
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