Une recherche de l’IRCM permettrait d’optimiser le traitement de la leucémie aiguë myéloblastique

Une recherche de l’IRCM permettrait d’optimiser le traitement de la leucémie aiguë myéloblastique

Un groupe de chercheurs de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et du Centre hospitalier universitaire d’Essen, en Allemagne, a découvert un nouveau biomarqueur permettant d’identifier des patients à haut risque aux prises avec un cancer du sang très agressif, la leucémie myéloblastique aiguë. Ce nouveau marqueur permettra d’orienter certains patients vers un traitement plus efficace. 

Cette recherche a été menée par Tarik Möröy, Ph. D., directeur de l’unité de recherche en hématopoïèse et cancer de l’IRCM et professeur-chercheur titulaire à l’Université de Montréal, et Cyrus Khandanpour, M.D., hémato-oncologue et chercheur clinicien au Centre hospitalier universitaire d’Essen ainsi que chercheur invité à l’IRCM. Plusieurs autres cliniques universitaires en Allemagne et aux États-Unis ont également participé à l’étude.

Dépasser un taux de survie de deux chances sur dix
La leucémie aiguë myéloblastique (LAM) est un type de cancer qui prend naissance dans les globules blancs de la moelle osseuse. La Société canadienne du cancer rapporte que, chaque année, plus de 1 000 Canadiens et Canadiennes sont diagnostiqués de cette grave maladie. Actuellement, huit patients sur dix meurent de cette forme de leucémie.

La recherche des docteurs Möröy et Khandanpour a permis d’identifier une forme agressive de la LAM grâce à la présence d’un type de molécule, appelée GFI1 : « Nous avons découvert que les patients qui démontraient un taux de GFI1 inférieur à la moyenne dans leurs cellules leucémiques avaient beaucoup moins de chances de survivre dans les cinq années qui suivaient leur diagnostic », explique le Dr Khandanpour.

Du laboratoire au patient
À la suite de cette observation, les chercheurs ont fait des essais sur des modèles de souris et sur des cellules de personnes diagnostiquées de cette forme de leucémie, en milieu in vitro. 

« L’analyse génomique des souris a indiqué qu’un faible taux de GFI1 enclenche des changements épigénétiques qui influencent le traitement choisi, permettant d’orienter plus rapidement ces patients vers un traitement plus ciblé et précis, et augmentant ainsi leurs chances de survie », précise le Dr Möröy. 

« Les cellules de patients atteints d’une LAM à taux réduit de GFI1 répondent faiblement aux inhibiteurs d’histone déacétylase (HDAC), un traitement employé pour contrer la leucémie. Il serait donc inutile de les administrer dans ce cas précis », soutient Judith Hönes, première auteure de l’article et étudiante au doctorat. « Elles réagissent par contre très bien à un autre traitement aussi utilisé, les inhibiteurs d’histone acétyltransférase (HAT) », ajoute Lacramioara Botezatu, deuxième auteure de l’article. 

Ces observations ont ensuite été corroborées avec les données de patients de différentes cliniques universitaires en Allemagne et aux États-Unis. « Il existe donc une lueur d’espoir pour les patients atteints de cette maladie », explique Tarik Möröy.

« Cette collaboration entre chercheurs fondamentaux et chercheurs cliniciens s’est avérée des plus fructueuses et nous avons l’intention de répéter ce type de coopération », affirment Tarik Möröy et Cyrus Khandanpour.  

Le groupe québéco-allemand souhaite que les suites de cette étude se penchent sur les répercussions directes sur les patients : « D’ici quelques années, nous espérons lancer un essai clinique pour valider ces résultats. Notre équipe serait très fière si cette recherche pouvait amener à mieux traiter les patients atteints de cette forme de leucémie », conclut l’équipe de recherche.

À propos de l’étude
Cette étude a bénéficié du soutien financier des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), du Programme des chaires de recherche du Canada, de la Leukemia & Lymphoma Society, et de la Fondation allemande contre le cancer (Deutsche Krebshilfe). Les collaborateurs de l’IRCM qui ont pris part à l’étude sont Anne Helness, Ph. D., Charles Vadnais, Ph. D., et Jennifer Fraszczak, Ph. D., tous de l’unité de recherche d’hématopoïèse et cancer, ainsi que le chercheur François Robert, directeur de l’unité de recherche de chromatine et d’expression génique. L’article, publié dans la revue Leukemia, est le fruit d’une collaboration internationale avec le Centre hospitalier universitaire d’Essen, rattaché à l’Université Duisburg-Essen et à l’Université technique de Dresde, toutes deux en Allemagne, ainsi que le Taussig Cancer Institute, à Cleveland, aux États-Unis. 

À propos de l’Institut de recherches cliniques de Montréal
L’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) est un institut de recherche biomédicale de grande réputation situé en plein cœur du milieu universitaire montréalais. Fondé en 1967, il regroupe aujourd’hui 35 équipes de recherche et quatre cliniques spécialisées : en nutrition, métabolisme et athérosclérose ; en hypertension, en diabète et l’obésité ainsi que sur des maladies rares comme la fibrose kystique et les hyperlipidémies familiales. L’IRCM est affilié à l’Université de Montréal. Il entretient aussi des relations étroites avec l’Université McGill. Sa clinique est affiliée au CHUM. L’IRCM reçoit l’appui du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation du Québec. Pour plus d’information, visitez www.ircm.qc.ca.

À propos du Centre hospitalier universitaire d’Essen 
Le Centre hospitalier universitaire d’Essen est un chef de file pour l’offre de services médicaux de première qualité, dans la métropole de Ruhr, en Allemagne. La recherche scientifique effectuée au Centre s’allie étroitement à la pratique médicale, une approche qui profite directement aux patients, qui s’assurent ainsi de disposer des plus récentes thérapies disponibles. Dans le cadre des essais cliniques, ceux-ci reçoivent des traitements innovants, qui ne seront disponibles ailleurs que plusieurs années plus tard, une fois devenus des thérapies standards. Le Centre hospitalier universitaire d’Essen est une institution de l'Université Duisburg-Essen (Universität Duisburg-Essen), une université publique en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en Allemagne, et un membre de la University Alliance Metropolis Ruhr. Elle a été fondée le 1er janvier 2003, par la fusion de l'Université Mercator Gerhard de Duisburg et de l'Université d'Essen, toutes deux établies en 1972. Avec ses 12 ministères et plus de 30 000 étudiants, l'Université de Duisburg-Essen se positionne parmi les dix plus grandes universités allemandes. De nombreux étudiants étrangers étudient à l'Université de Duisburg-Essen et confèrent ainsi à Duisburg et Essen une atmosphère internationale. Pour plus d'informations, visitez le site www.uni-due.de. 

Source :
Anne-Marie Beauregard, chargée de communication, IRCM
514 987-5555 | anne-marie.beauregard@ircm.qc.ca 

Manon Pepin, directrice exécutive, communications et relations publiques, IRCM
514 987-5535 | manon.pepin@ircm.qc.ca

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